Geste mémoriel de commémoration en hommage aux 45 000 personnes fragilisées par la maladie ou le handicap, mortes d’abandon et de faim dans les établissements qui les accueillaient sous l’Occupation
Parvis des droits de l’homme – Paris 16ème
Intervention de Jérémie Boroy, président du CNCPH
L’hommage que nous rendons aujourd’hui aux 45000 personnes mortes sous l’occupation parce que malades ou handicapées et abandonnées, mortes de faim et d’épuisement dans les hôpitaux psychiatriques, nous rappelle à notre devoir, celui de ne jamais oublier les atrocités de cette période pour que nous n’ayons plus à les connaître.
C’est précisément le sens de nos mobilisations pour accéder à l’école, suivre les études de nos choix, accéder à un emploi choisi, nous déplacer librement, communiquer, nous loger, disposer de ressources suffisantes pour vivre dignement, nous soigner, nous informer, nous divertir, participer au débat public, voter, avoir une vie amoureuse et sexuelle choisie, nous protéger des violences en particulier celles qui sont faites aux femmes, exercer des responsabilités politiques, pratiquer une activité sportive, vivre dans le lieu de notre choix avec qui et comme nous le souhaitons.
Pour cela, quels que soient nos handicaps, émancipons-nous, emparons-nous de nos droits, faisons-les connaître, faisons-les respecter. C’est l’enjeu de la convention internationale des droits des personnes handicapées, de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et des lois de notre République.
Des rendez-vous importants nous attendent : la présidence française de l’union européenne, la mise en place d’une nouvelle branche de la sécurité sociale, la transposition de la directive européenne sur l’accessibilité des biens et des services, les jeux olympiques et paralympiques de 2024, dont une partie se jouera ici même. Saisissons ensemble ces événements et prenons la parole, montrons nous, amplifions le mouvement engagé ces dernières années pour embarquer la société toute entière : les élus, les associations, les organisations syndicales, les médias, les acteurs économiques, les citoyens : chacun a un rôle essentiel à jouer pour faire reculer les discriminations, prévenir, réduire et supprimer les situations de handicap en rendant pleinement accessible notre environnement, condition première de notre autonomie et de notre pleine citoyenneté.
Aucune vie ne compte plus qu’une autre. Attachons-nous à faire respecter les droits humains de chacun. Je pense aussi à celles et ceux qui luttent encore aujourd’hui contre la faim, aux migrants qui risquent leur vie, à celles et ceux qui subissent discriminations et violence. Merci de perpétuer ce geste mémoriel.