Les 12 candidates et les candidats retenus pour ce premier relevé sont celles et ceux qui ont obtenu 400 parrainages et plus à la date du 3 mars 2022. La liste définitive des candidats au premier tour de l’élection présidentielle sera rendue publique par le président du Conseil constitutionnel lundi 7 mars 2022.
Pour ce premier relevé, l’observatoire s’est attaché à l’évaluation des campagnes selon quatre premiers critères :
- l’affichage sur le site des candidates et des candidats des informations relatives à l’accessibilité de leur campagne ;
- l’accessibilité des retransmissions simultanées des meetings ;
- la diffusion d’une version facile à lire et à comprendre (FALC) de la profession de foi et du programme des candidates et des candidats ;
- la diffusion d’une version en langue des signes française (LSF) de la profession de foi et du programme des candidates et des candidats.
Très peu de candidats affichent des informations sur l’accessibilité de leur campagne au 4 mars 2022 :
- une seule candidate, Anne Hidalgo, affiche une « charte d’accessibilité » portant sur l’ensemble de sa campagne dont ses meetings et indique un contact référent sur l’accessibilité ;
- seuls deux candidats, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel, affichent par ailleurs clairement des informations sur l’accessibilité de leurs meetings ;
- un seul candidat, Emmanuel Macron, affiche une « déclaration d’accessibilité » avec le niveau de conformité du site au RGAA et indique comment contacter un interlocuteur en cas de difficulté ;
- aucune information n’a été trouvée sur le site des 8 autres candidats.
En examinant les retransmissions des meetings des candidates et des candidats sur leurs sites et réseaux sociaux des candidates et des candidats jusqu’à la date du 3 mars 2022, l’observatoire a relevé que :
- seuls deux candidats, Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo, rendent visibles transcription simultanée et interprétation en langue des signes française, l’un sur une diffusion parallèle à la version tous publics, et l’autre directement sur la version unique ;
- trois autres candidats, Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Fabien Roussel, ont rendu visible, au moins une fois, l’interprétation LSF de leur meeting, mais sans transcription simultanée ;
- un candidat, Yannick Jadot, a rendu visible la transcription simultanée pour deux de ses meetings, mais sans interprétation LSF ;
- un candidat, Éric Zemmour, a ajouté le sous-titrage a posteriori, après l’événement, sur la vidéo d’au moins un de ses meetings ;
- quatre autres candidats, Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lasalle et Philippe Poutou, n’ont assuré aucun dispositif d’accessibilité pour leurs meetings ou autres communications en direct ;
- le dernier candidat, Emmanuel Macron, a déclaré sa candidature le dernier jour de la période couverte par ce relevé.
Hormis pour un candidat, Jean-Luc Mélenchon (même s’il recourt à une diffusion parallèle de la version accessible de ses meetings), la taille de l’interprétation LSF sur les images des meetings est trop petite pour être visible et permettre aux personnes de comprendre les propos. La charte de l’ARCOM sur la qualité de l’usage de la LSF dans les programmes audiovisuels recommande de que l’incrustation de l’interprète occupe 1/3 de l’image. Il est aussi courant sur les exemples examinés par l’observatoire que les interprètes soient mal cadrés et mal éclairés. Enfin, le recours au sous-titrage automatique des vidéos n’est pas pris en considération par l’observatoire, il n’apporte pas les garanties suffisantes à l’accessibilité effective des supports.
En ce qui concerne la diffusion d’une version facile à lire et à comprendre (FALC) de la profession de foi et du programme des candidates et des candidats, aucune campagne ne répond encore à ce critère au 4 mars 2022. La campagne officielle n’étant pas encore ouverte, les professions de foi en vue du 1er tour de l’élection présidentielle ne sont pas encore disponibles. Tous les candidats devront fournir une version FALC de leur profession de foi, il s’agit d’une obligation nouvelle pour ce scrutin : le décret du 31 mars 2021 relatif à l’élection du président de la République prévoit qu’en plus de l’enregistrement sonore et de la version électronique du texte lisible par un lecteur d’écran, « chaque candidat remet à la commission nationale de contrôle une version [de la profession de foi], rédigée dans un langage à destination des personnes en situation de handicap ou ayant des difficultés de compréhension. Ce langage privilégie l’usage des mots courants et l’emploi de phrases courtes associant des pictogrammes au texte. » Ces versions audio, électronique et faciles à lire et à comprendre seront mises en ligne sur le site de la commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle. Sur le site du ministère de l’Intérieur, une fiche pratique sur le FALC destinée aux candidates et aux candidats.
L’observatoire recommande aux candidats de diffuser sans tarder leurs contenus faciles à lire et à comprendre sur leur site et leurs réseaux sociaux, en les signalant très clairement, et de ne pas se limiter à la seule profession de foi.
Quant à la diffusion d’une version en langue des signes française (LSF) de la profession de foi et du programme des candidates et des candidats, elle ne fait pas l’objet d’une obligation. Indépendamment de l’interprétation des réunions publiques et de leur retransmission, les candidats sont invités à produire des versions bilingues langue des signes française – langue française de leur propagande. L’observatoire recommande aux candidats de faire appel aux services de traducteurs qualifiés dont la LSF est la langue principale (le métier de traducteur de contenus étant complémentaire à celui d’interprète qui consiste, lui, à interpréter des interventions orales en temps réel). L’observatoire précise par ailleurs que des contenus peuvent également être traduits par des avatars « signants » en s’assurant qu’ils s’appuient sur une expertise linguistique réelle.
Les spots de campagne officielle des candidates et des candidats qui seront produits par le service public de l’audiovisuel seront sous-titrés et traduits en langue des signes française par les équipes techniques de France Télévisions, seront diffusés à partir du 28 mars 2022 sur les chaînes publiques et en ligne, les conditions de diffusion, production et programmation faisant l’objet d’une décision de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, l’ARCOM (ex-CSA). L’observatoire recommande aux candidats de se saisir de leurs propres spots ainsi accessibles pour les diffuser sur leur site et leurs réseaux sociaux, mais de ne pas se limiter à ces seuls clips pour diffuser des contenus accessibles en langue des signes française parce qu’ils présentent l’inconvénient d’être diffusés tardivement dans le calendrier de la campagne.
L’observatoire relève l’initiative prise par l’équipe de campagne d’un candidat, Jean-Luc Mélenchon, de diffuser la traduction en LSF du programme du candidat sur une page du réseau social Facebook. Une autre candidate, Anne Hidalgo, annonce dans sa « charte de l’accessibilité » que sa profession de foi sera accessible en langue des signes française ainsi qu’une vidéo présentant ses mesures. Au 4 mars 2022, aucun autre élément répondant à ce critère n’était visible sur les sites et réseaux des dix autres candidats.
Rendez-vous vendredi 11 mars 2022 pour le relevé n°2 de l’observatoire.
Affichage sur le site des candidates et des candidats des informations sur l’accessibilité de leur campagne au 4 mars 2022
Nathalie Arthaud : Pas d’information sur le site de la candidate concernant l’accessibilité de la campagne, pas d’indication de contact sur l’accessibilité de la campagne.
La candidate n’indique pas le niveau de conformité de son site avec le RGAA, il n’y a pas de déclaration d’accessibilité.
Nicolas Dupont-Aignan : Pas d’information sur le site du candidat concernant l’accessibilité de la campagne, pas d’indication de contact sur l’accessibilité de la campagne.
Le candidat n’indique pas le niveau de conformité de son site avec le RGAA, il n’y a pas de déclaration d’accessibilité.
Anne Hidalgo : La candidate a ouvert une rubrique « charte de l’accessibilité » en bas de page de son site de campagne, avec des précisions sur l’ensemble de l’accessibilité de sa campagne et avec une adresse mail pour toute question relative à l’accessibilité ou pour demander de l’aide. La candidate ne précise pas le niveau de conformité de son site avec le RGAA, les informations relatives à l’accessibilité du site sont indiquées dans la « charte d’accessibilité ».
Yannick Jadot : Pas d’information sur le site du candidat concernant l’accessibilité de la campagne, pas d’indication de contact sur l’accessibilité de la campagne. Le candidat n’indique pas le niveau de conformité de son site avec le RGAA, il n’y a pas de déclaration d’accessibilité.
Jean Lassalle : Pas d’information sur le site du candidat concernant l’accessibilité de la campagne, pas d’indication de contact sur l’accessibilité de la campagne. Le candidat n’indique pas le niveau de conformité de son site avec le RGAA, il n’y a pas de déclaration d’accessibilité.
Marine Le Pen : Pas d’information sur le site de la candidate concernant l’accessibilité de la campagne, pas d’indication de contact sur l’accessibilité de la campagne. La candidate n’indique pas le niveau de conformité de son site avec le RGAA, il n’y a pas de déclaration d’accessibilité.
Emmanuel Macron : Le candidat indique dans une rubrique « déclaration d’accessibilité » le niveau de conformité du site au RGAA. Dans cette rubrique, est également affichée une adresse mail qui permet de déclarer un défaut d’accessibilité et de demander à recevoir une alternative accessible à un contenu du site. Pas d’autre information sur le site du candidat concernant l’accessibilité de la campagne.
Jean-Luc Mélenchon : Le candidat informe sur l’accessibilité des meetings, notamment avec la possibilité de commander un bus. Il y a également les liens vers les contenus accessibles qui sont mis en évidence, notamment pour le programme auditif. En revanche, le candidat n’indique pas de contact pour l’accessibilité. Le candidat n’indique pas le niveau de conformité de son site avec le RGAA, il n’y a pas de déclaration d’accessibilité.
Valérie Pécresse : Pas d’information sur le site de la candidate concernant l’accessibilité de la campagne, pas d’indication de contact sur l’accessibilité de la campagne. La candidate n’indique pas le niveau de conformité de son site avec le RGAA, il n’y a pas de déclaration d’accessibilité.
Philippe Poutou : Pas d’information sur le site du candidat concernant l’accessibilité de la campagne, pas d’indication de contact sur l’accessibilité de la campagne. Le candidat n’indique pas le niveau de conformité de son site avec le RGAA, il n’y a pas de déclaration d’accessibilité.
Fabien Roussel : Le candidat donne des informations sur l’accessibilité des meetings, notamment sur les dispositifs d’accompagnement : boucle magnétique, langue des signes, et accessibilité aux personnes à mobilité réduite. En revanche, le candidat n’indique pas de contact sur l’accessibilité de la campagne. Le candidat n’indique pas le niveau de conformité de son site avec le RGAA, il n’y a pas de déclaration d’accessibilité.
Éric Zemmour : Pas d’information sur le site du candidat concernant l’accessibilité de la campagne, pas d’indication de contact sur l’accessibilité de la campagne. Le candidat n’indique pas le niveau de conformité de son site avec le RGAA, il n’y a pas de déclaration d’accessibilité.
Accessibilité des retransmissions simultanées des meetings des candidates et des candidats (période observée : de janvier au 4 mars 2022)
Nathalie Arthaud : Pas de sous-titrage simultané ni d’interprétation LSF.
Nicolas Dupont-Aignan : Pas encore de meeting du candidat. Les vidéos du candidat diffusées en direct ne sont ni sous-titrées ni interprétées en LSF non plus.
Anne Hidalgo : Sous-titrage simultané professionnel et interprétation LSF assurés.
La taille de l’incrustation de l’interprétation est insuffisante et ne permet pas de suivre les interventions confortablement.
Yannick Jadot : Sous-titrage simultané professionnel assuré, pas d’interprétation LSF.
Jean Lassalle : Pas de sous-titrage simultané ni d’interprétation LSF.
Marine Le Pen : Interprétation LSF assurée, pas de sous-titrage simultané.
La taille de l’incrustation de l’interprétation est insuffisante et ne permet pas de suivre les interventions confortablement.
Emmanuel Macron : Pas encore de meeting du candidat.
Jean Luc Mélenchon : Sous-titrage simultané professionnel et interprétation LSF assurés, sur une version accessible dédiée et distincte de la version sans accessibilité.
Si le lien est clairement indiqué, il s’agit d’un dispositif parallèle à la version destinée au public.
La taille de l’incrustation de l’interprétation est satisfaisante et jugée confortable.
Valérie Pécresse : Interprétation LSF assurée, pas de sous-titrage simultané.
La taille de l’incrustation de l’interprétation est insuffisante et ne permet pas de suivre les interventions confortablement.
Philippe Poutou : Pas de sous-titrage simultané ni d’interprétation LSF.
Fabien Roussel : Interprétation LSF assurée, pas de sous-titrage simultané.
La taille de l’incrustation de l’interprétation est insuffisante et ne permet pas de suivre les interventions confortablement.
Éric Zemmour : Pas de sous-titrage simultané ni d’interprétation LSF. Sous-titrage a posteriori de la vidéo.
Diffusion d’une version facile à lire et à comprendre (FALC) de la profession de foi et du programme des candidates et des candidats au 4 mars 2022
Nathalie Arthaud : pas de version FALC de la profession de foi ni du programme
Nicolas Dupont-Aignan : pas de version FALC de la profession de foi ni du programme
Anne Hidalgo : pas de version FALC de la profession de foi ni du programme
Yannick Jadot : pas de version FALC de la profession de foi ni du programme
Jean Lassalle : pas de version FALC de la profession de foi ni du programme
Marine Le Pen : pas de version FALC de la profession de foi ni du programme
Emmanuel Macron : pas de version FALC de la profession de foi ni du programme
Jean Luc Mélenchon : pas de version FALC de la profession de foi ni du programme
Valérie Pécresse : pas de version FALC de la profession de foi ni du programme
Philippe Poutou : pas de version FALC de la profession de foi ni du programme
Fabien Roussel : pas de version FALC de la profession de foi ni du programme
Éric Zemmour : pas de version FALC de la profession de foi ni du programme
Diffusion d’une version en langue des signes française (LSF) de la profession de foi et du programme des candidates et des candidats au 4 mars 2022
Nathalie Arthaud : pas de version LSF de la profession de foi ni du programme
Nicolas Dupont-Aignan : pas de version LSF de la profession de foi ni du programme
Anne Hidalgo : pas de version LSF de la profession de foi ni du programme, la candidate annonce dans sa « charte de l’accessibilité » que sa profession de foi sera accessible en langue des signes française ainsi qu’une vidéo présentant ses mesures
Yannick Jadot : pas de version LSF de la profession de foi ni du programme
Jean Lassalle : pas de version LSF de la profession de foi ni du programme
Marine Le Pen : pas de version LSF de la profession de foi ni du programme
Emmanuel Macron : pas de version LSF de la profession de foi ni du programme
Jean Luc Mélenchon : une page du réseau social Facebook est ouverte par l’équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour diffuser une traduction LSF du programme du candidat, pas de version LSF de la profession de foi
Valérie Pécresse : pas de version LSF de la profession de foi ni du programme
Philippe Poutou : pas de version LSF de la profession de foi ni du programme
Fabien Roussel : pas de version LSF de la profession de foi ni du programme
Éric Zemmour : pas de version LSF de la profession de foi ni du programme
Retourner au sommaire du dossier de l’observatoire de l’accessibilité des campagnes électorales.