À l’occasion des 2èmes universités d’été du conseil national consultatif des personnes handicapées à la Bibliothèque Nationale de France, démonstration de Wandercraft, exosquelette.
Avec Jean-Louis Constanza, co-fondateurs, et Virginie Dubost, pilote de l’exosquelette.
Jérémie Boroy : Nous vous proposons la première pause innovation des Universités d’été avec Wandercraft. C’est un exosquelette que Jean Louis, Virigine, Auriane et Stanislas vont nous présenter.
Jean Louis Constanza : Bonjour. Nous sommes une société française, Wandercraft, fondée il y a 10 ans, pour rendre la marche aux personnes qui ne marchent pas. Nous avons développé un exosquelette de marche, le premier au monde à marcher de façon autonome, main libre. Le patient qui est dedans n’a pas besoin de s’appuyer avec des béquilles. C’est un exosquelette qui recrée un équilibre et une marche réaliste, humanoïde, aujourd’hui dans un contexte hospitalier. C’est une machine de rééducation qui aide les équipes soignantes à rééduquer à la marche les personnes qui ont eu un accident de la moelle épinière, un AVC, ou qui ont une pathologie neuromusculaire, par exemple.
Virginie, une de nos pilotes d’essai va se lever. L’exosquelette est capable de faire la totalité de ce font les équipes médicales pour rééduquer les patients à la marche, mais aussi une grande partie de ce que l’on fait dans un appartement pour conduire les tâches de la vie quotidienne. Comme on vient de le voir, se lever, utiliser les toilettes, faire la cuisine, aller la table de façon autonome. Ces actions seront conduites dans un deuxième temps par une version beaucoup plus fine. Là, c’est une machine d’hôpital assez grosse. Il y aura une version beaucoup plus fine et qui sera disponible dans quelques années pour un usage à domicile et en ville. On va demander à Stan et Virginie de faire ce que l’on fait dans un hôpital de rééducation, c’est-à-dire des exercices d’équilibre, de marcher à différents rythmes. Vas-y, Stan.
On commence par marcher. Ici, la marche est quasiment autostable. C’est-à-dire que l’exosquelette rétablit son équilibre quoi qu’il arrive. Même s’il y a des perturbations, si on pousse un peu Virginie, elle ne tombera pas. L’exosquelette est capable de générer son propre équilibre. On peut faire demi-tour, contrôler la direction, on peut marcher en avant, en arrière, avec des marches plus rapides qui doivent être équilibrées par l’extérieur, comme vous allez le voir. On va commencer par faire des pas sur le côté. Encore une fois, pour l’instant, cet équipement est le seul au monde qui est réalisé et prévu, capable de marcher dans toutes les directions sans que le patient ait besoin de s’équilibrer avec des béquilles.
On va maintenant marcher à plus grand pas, dans une marche quasiment physiologique. C’est pour réapprendre la marche pour le patient qui a été verticalisé, pour qu’il ou elle réapprenne à marcher. Le robot a été marqué CE en 2019. Il est en cours d’homologation aux États-Unis. Il a été vendu à une dizaine d’hôpitaux en France et en Europe. La courbe de vente s’accélère. De plus en plus, il est dit que c’est une bonne solution, voire la meilleure, pour conduire une rééducation. Vous allez trouver cet exosquelette en région parisienne, à Henri Mondor, bientôt à Rothschild, pour ne citer que les hôpitaux de l’APHP.
Vous le voyez, la marche est quasiment physiologique. Elle reproduit assez bien une marche d’humain valide. À une vitesse qui est à peu près la moitié d’un marcheur urbain rapide. Elle est satisfaisante pour conduire une rééducation. On a envie de rééduquer les patients dans un profil de marche représentatif d’une marche équilibrée. Pour les kinés, c’est important de réapprendre l’équilibre au patient. C’est-à-dire en particulier de leur permettre de faire des transferts de poids en toute sécurité et d’aller chercher des objets à distance. Tout ça, ce sont des mouvements qu’ils auront à faire dans leur vie quotidienne. De se baisser, ce qu’on ne peut pas faire quand on a une déficience motrice forte des membres inférieurs. Là, le patient est capable de se baisser, de ramasser un objet au sol et de l’emporter plus loin. C’est un exercice important pour la reprise de la marche et de l’équilibre qui préfigure ce que pourront faire nos exosquelettes d’ici deux à trois ans dans la vie quotidienne. Maintenant, on va se reculer. Vous pouvez vous rasseoir, si vous le voulez. Peut-être que l’on va demander à Virginie son impression qu’elle a quand elle marche avec l’exosquelette.
Virginie Dubost : C’est vraiment une sensation de bien-être. Rien que le fait d’être au même niveau que les personnes, c’est déjà incroyable. Je suis essoufflée. Une superbe sensation. Vraiment. Je n’ai pas de mots. C’est vraiment super.
Jean-Louis Constanza : Je résume ce que Virginie a dit. Une sensation de bien-être, le fait d’être au même niveau que les autres personnes, mais aussi le fait de faire fonctionner l’ensemble des membres en verticalisation active. Cela a des effets futurs sur la mobilité des jambes mais également des effets immédiats sur leur bien-être et leur condition neurobiologique, cardiovasculaire, etc.
Je vous remercie de votre attention. À bientôt. Wandercraft, nous sommes à Paris, vous pouvez nous joindre.